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On parle souvent d’amour.
Celui qui bouleverse, qui fait battre le cœur, qui nous fait vibrer ou traverser des océans.
Celui qui nous pousse à rêver, à courir, à espérer.
Mais il existe une autre forme d’amour, plus discrète.
Celle qui ne fait pas s’emballer notre pouls, mais qui recolle les morceaux quand tout s’effondre.
Celle qui écoute sans juger, qui nous accueille dans nos silences, qui reste même quand la tempête passe.
L’amitié. La vraie.
Et si, au fond, c’était le lien qu’on néglige le plus… alors que c’est peut-être le plus précieux ?
Elle surgit sur un banc, au parc, dans un rire ou un jeu improvisé.
Elle est spontanée, fluide, indispensable.
On rit, on s’invente des mondes, on s’accroche aux autres comme si nos vies en dépendaient. Et, d’une certaine manière, c’est vrai.
Puis on grandit.
On court après tout le reste : le travail, les enfants, les projets, les rendez-vous, les obligations (qui se multiplient comme des lapins).
Et l’amitié devient un luxe.
On se dit qu’on se reverra « quand on aura le temps ».
On planifie un café trois semaines à l’avance, puis on reporte.
Et le lien se délite doucement, jusqu’à ne laisser que la nostalgie des éclats de rire d’autrefois.
Pourtant, c’est justement dans ces moments-là que nous en avons le plus besoin.
Parce que ce sont ces bulles d’amitié qui nous font respirer. Qui nous ramènent à notre légèreté.
Qui nous permettent de redevenir nous-mêmes, sans masque, sans rôle, sans attentes.
Et ça, c’est plus qu’agréable. C’est vital. Presque thérapeutique.
Je m’en rends compte parfois en observant mon fils.
Il rit à s’en tordre avec ses copains, dans un parc, comme si le monde pouvait s’arrêter autour d’eux.
Il rentre heureux, gonflé d’énergie, comme si rien d’autre ne comptait.
Et je me demande : *quand avons-nous, nous les adultes, cessé de rire ainsi ?*
Nous avons troqué ces rires pour des plannings serrés, des réunions, des responsabilités.
Et nous oublions que, sans ces bulles d’amitié, nous nous asséchons. Nos vies deviennent mécaniques. Nos cœurs, un peu plus lourds
Illustration de Elisabetta Lo Greco
À force d’écouter les histoires des autres et de traverser les miennes, j’ai fini par comprendre une chose : ce qui épuise souvent l’amour, ce n’est pas le manque de passion.
C’est le manque d’amitié.
Dans mes relations, je me suis souvent sentie aimée pour ce que je donnais : ma douceur, ma sensualité, ma capacité à apaiser.
Mais rarement aimée comme une vraie complice. Rarement accueillie dans mes moments plus sombres, quand ma lumière s’éteignait un peu (comme ça arrive à tout le monde).
Et c’est là que tout s’effrite.
Parce qu’un amour qui ne sait pas être ami ne peut pas durer.
Un couple solide, ce n’est pas seulement deux personnes qui s’attirent.
C’est deux êtres capables de se choisir comme amis. De rire ensemble, de se soutenir dans le silence, de se désirer aussi…
mais avant tout, de marcher côte à côte, sans chercher à se sauver l’un l’autre.
Aujourd’hui, on parle beaucoup d’ »amitiés complices » et de « sex-friends ».
Ça semble moderne, fluide, sans attache.
Mais le cœur, lui, ne connaît pas ces contrats.
L’intimité charnelle, surtout quand elle est régulière, ouvre presque toujours des portes émotionnelles.
Et quand l’un avance et que l’autre reste, ce qui paraissait léger se transforme vite en blessure.
Ces relations peuvent nous apprendre sur nous-mêmes. Elles peuvent être de beaux passages.
Mais elles ne remplacent pas ce dont nous avons tous besoin : un socle.
Un lien qui dure. Qui nous porte. Qui nous fait vibrer sans nous briser.
Un jour, lors d’une formation, j’ai rencontré un couple qui m’a bouleversée.
Ensemble depuis des années, ils avaient compris que l’amour ne survit pas par hasard.
Chaque semaine, ils se donnaient rendez-vous.
Pas pour régler des listes de tâches. Pas pour parler des enfants ou de la maison. Mais pour se retrouver, rire, se regarder, se toucher, juste pour eux.
Ils savaient que le désir meurt dans l’habitude, et que l’amitié et l’érotisme ont besoin d’un espace à part, comme un jardin secret à entretenir.
En les observant, j’ai compris : un couple qui dure, ce n’est pas celui qui ne connaît jamais de crises. C’est celui qui protège ce jardin.
Qui sait être à la fois amis, amants et complices.
Dans mes séances tantriques, cette vérité se manifeste chaque jour.
Ce n’est pas le geste précis qui transforme. Ni la technique.
Ce qui change tout, c’est le lien.
Cette présence silencieuse, cette complicité discrète qui s’installe.
Dans cet espace, le corps s’ouvre.
Parfois, il y a comme une extase douce qui surgit : un amour sans promesse, une confiance absolue, un souffle d’unité.
Et chaque fois, je me dis que c’est peut-être ça, le cœur du soin, et même du vivant : cette forme d’amour discret qu’on appelle amitié.
Si tu regardes ta vie… y a-t-il un ami que tu n’as pas vu depuis longtemps ?
Quelqu’un avec qui tu pourrais simplement rire, ou partager un silence, sans rien attendre ?
Peut-être que c’est le moment de lui écrire.
Pas pour demander un service. Pas pour combler un vide. Juste pour dire :
« Merci d’être là. Et si on reprenait ce souffle qui nous manque tant ? »*
Parce que, peut-être, le vrai miracle de nos vies ne se trouve pas dans les grands frissons ni dans les promesses enflammées…mais dans ces liens discrets, tendres et sacrés.
Dans ce souffle qu’on oublie parfois de respirer.
Et pour laisser les mots de Marguerite Yourcenar résonner comme une évidente :
Avec tendresse, pour nos amitiés précieuses,
Hajira
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2 réponses
Mercis et félicitations, belle hajira, pour votre beau message doux comme vos mains douces, et votre souffle…votre inspiration qui me va droit au ❤️ et au corps ( qui aimerait tenter le massage tantrique, naturiste, etc.) . A très vite, avec toute ma douceur masculine. Cyril (52 ans) 🙂
Merci Cyril, vos mots sont tout aussi caressant que mon Toucher de Soie. Le Tantra à travers le massage, est un chemin où souffle et Toucher ne font qu’un.
Pour un voyage au coeur de l’âme, porté par les frissons du corps…
Au plaisir de vous recevoir… un jour ❤️